Le syndrome de Silver-Russell (SSR) est caractérisé par un retard de croissance intra-utérin (RCIU) défini par un poids et/ou une taille de naissance inférieur à – 2 SDS, un retard de croissance post-natal avec périmètre crânien (PC) conservé, une asymétrie corporelle (hypotrophie hémi corporelle) fréquente et une dysmorphie du visage. La fréquence exacte de ce syndrome n’est pas connue. Le diagnostic clinique est parfois difficile et nécessite souvent l’aide d’un généticien. Un score clinique permet de retenir le diagnostic si l’enfant présente un RCIU associé à au moins 3 des 5 signes suivants : relative macrocéphalie à la naissance, retard de croissance post-natal, front bombant, asymétrie corporelle, difficultés alimentaires sévères. Les troubles digestifs et nutritionnels pouvant entraîner des hypoglycémies, imposant le recours à une prise en charge nutritionnelle spécialisée.
A l’âge adulte, les tailles peuvent être très réduites (tailles moyennes de 140 cm pour les filles et 152 cm pour les garçons) et ne sont pas associées à un déficit en hormone de croissance. Néanmoins, un traitement par hormone de croissance peut être proposé dès la petite enfance en cas de déficit statural sévère.
Enfin, le risque de complications cardio-vasculaires et métaboliques à long terme bien documentées dans la population générale des patients nés RCIU, reste à être évalué chez ces patients.
Ce syndrome est génétiquement hétérogène : une disomie maternelle du chromosome 7 est présente dans 10 % des cas et une anomalie épigénétique du domaine télomérique de la région 11p15 (en miroir de celle retrouvée dans certains syndromes de Wiedemann-Beckwith) dans plus de 60 % des cas. Cette anomalie est responsable d’une perte d’empreinte du gène H19 (avec expression biallélique alors qu’il est normalement exprimé qu’à partir de l’allèle maternel) et de la perte d’expression du facteur de croissance fœtale, IGF2, normalement exprimé à partir de l’allèle paternel.