Ces affections sont rares et complexes. Les étiologies sont multiples : anomalie de la biosynthèse des hormones surrénaliennes, de la biosynthèse de la testostérone, insensibilité totale ou partielle à la testostérone, dysgénésie gonadique, ovotestis. La prévalence de ces affections est globalement estimée entre 1/10 000 et 1/100 000 selon les différentes pathologies étiologiques. Le diagnostic anténatal ainsi que le conseil génétique sont possibles dans certaines étiologies identifiées. La plupart de ces affections entrainent des anomalies malformatives des organes génitaux qui peuvent être constatées pendant la période anténatale sur les données échographiques ou à la naissance. L’insensibilité complète aux androgènes est particulière, puisqu’en raison du phénotype totalement féminin, le diagnostic peut n’être fait qu’à l’âge adulte.
Une prise en charge très précoce par une équipe spécialisée et multidisciplinaire comportant pédiatre endocrinologue, chirurgien, psychologue et gynécologue chez les femmes, est indispensable. L’objectif est la désignation rapide du sexe civil et un diagnostic étiologique par la description clinique, biologique, radiologique, cytogénétique et par la biologie moléculaire. L’étiologie, le contrôle hormonal et la chirurgie conditionnent le pronostic sur le développement, la fonction gonadique endocrine et la fonction de reproduction ultérieure.
A l’âge adulte, la poursuite de la prise en charge dans toutes ses dimensions : somatiques (analyse des conséquences de ces maladies sur les fonctions sexuelles et de la reproduction, traitement hormonal substitutif en fonction de l’étiologie, conséquences métaboliques, en particulier osseuses, conseil génétique…) et psychologiques, est indispensable et doit être menée dans des centres spécialisés ayant une expertise en Endocrinologie et en Gynécologie, et en lien avec des chirurgiens plasticiens et des psychologues, voire dans certains cas des psychiatres.
L’insensibilité complète aux androgènes par anomalie du récepteur des androgènes, lorsqu’elle est complète, est diagnostiquée soit chez l’enfant devant une suspicion de hernie au niveau inguinal ou une amenorrhée primaire soit à l’âge adulte devant une aménorrhée et/ou une stérilité chez un sujet présentant un phénotype féminin (mais la pilosité est absente, le vagin court, les gonades souvent inguinales). L’anomalie du gène du Récepteur des androgènes est généralement transmise sur le chromosome X de la mère et peut atteindre 1 sujet XY sur 2 dans la fratrie. Le diagnostic clinique, biologique et moléculaire, la prise en charge médicale et aussi psychologique de ces sujets XY, porteurs de testicules, phénotypiquement féminins, mais stériles, nécessitent une expérience de cette pathologie dans un centre expert, et la possibilité de conseil génétique pour la famille. Lorsque la gonadectomie est proposée après la fin du développement mammaire, elle est suivie d’une hormonothérapie substitutive au long cours. Le diagnostic peut être fait lors d’enquêtes familiales, pédiatres et endocrinologues adultes collaborant dans le diagnostic et la prise en charge des sujets (tantes et nièces) d’une même famille présentant ce syndrome.